Pourtant incarcéré depuis plus de douze mois, notamment pour abus de confiance, la candidature du leader syndical, Jean-Remy Yama, aux législatives 2023 pour le compte de l’Union nationale (UN) à Mulundu, a été validée par le Centre gabonais des élections (CGE). Visiblement «l’emprisonnement ne lui a pas fait perdre ses droits civiques». Ce pourrait contribuer à rehausser l’image de la justice gabonaise.

Dans l’épreuve de l’emprisonnement, le leader syndical Jean-Rémy Yama semble n’avoir pas faibli. © D.R.

S’il y a quelques surprises sur les listes électorales, notamment celles des élections législatives du 26 août prochain, la validation, par le CGE, de la candidature du président de la coalition syndicale, Dynamique unitaire (DU), Jean-Remy Yama en est une. Alors qu’il séjourne depuis plus d’un an dans les geôles de la prison centrale de Libreville, l’Union nationale (UN), chapelle politique de l’opposition, dirigée par Paulette Missambo, n’a pas hésité à miser sur ce candidat.

La prison n’ayant visiblement pas altéré ses idées et ambitions politiques, Jean-Remy Yama est donc candidat d’autant plus que son dossier a été étudié et validé par le CGE, avant la publication des listes. Il sera opposé au député sortant Romain Mikanga Semba, candidat investi par le Parti démocratique gabonais (PDG). Un bras de fer qui s’annonce rude pour les deux challengers.

Les observateurs apprécient le geste du CGE et du système judiciaire gabonais ayant permis la sélection du syndicaliste. «Ça montre que Jean-Rémy Yama n’a pas perdu ses droits civiques du fait de son emprisonnement et que la présomption d’innocence court toujours, vu qu’il n’a jamais été jugé ni condamné», a commenté Laure Patricia Manevy, journaliste de La nouvelle République ajoutant : «cela démontre aussi que notre Justice peut toujours bien et mieux faire quand elle le souhaite. Avec cette candidature qui paraissait invraisemblable, l’UN prouve qu’elle a cru à Jean-Remy Yama. Le système judicaire et le CGE en tirent également de bons points».

L’annonce de la candidature du syndicaliste a été faite par Paulette Missambo lors de son passage à Lastoursville dans le cadre d’une tournée, mi-juillet. Avec les populations, ils avaient exigé la libération de leur fils dont «l’état de santé s’est considérablement dégradé». On attend en tout cas de voir sous quelle forme se déroulera la campagne de ce dernier.

Le président de la confédération syndicale Dynamique unitaire est en détention préventive depuis le 2 mars 2022 pour une affaire supposée d’abus de confiance qualifiée de «motif fallacieux» par ses parents, syndicalistes et quelques acteurs politiques.