Législatives 2023 : Un «Blanc» candidat dans le Haut-Ntem… et c’est pas Lee White

 

Franco-gabonais du village Mbounaneville, dans le canton Ellelem, Herbert Christian Paul André est candidat indépendant à la députation. Son nom, peu connu des milieux politiques, sonne comme une surprise pour le public qui le découvre, notamment en cette période de débat sur la xénophobie au Gabon. Ayant acquis la nationalité par les liens du mariage, il veut faire profiter de son expérience et de ses connaissances pour aider à accélérer le développement des villages de sa circonscription. Un bel exemple d’intégration ?

Herbert Christian Paul André, candidat indépendant aux législatives 2023 à Mbounaneville, dans le canton Ellelem (Woleu-Ntem). © Gabonreview (Montage)

 

La liste des candidats aux élections législatives publiée, les Gabonais découvrent quelques surprises. Notamment qu’à Mbounaneville, dans le canton Ellelem, au nord du pays, un Franco-gabonais, Herbert Christian Paul André, sollicite les suffrages de ses compatriotes. Si la validation de sa candidature est diversement appréciée, certains estiment qu’il s’agit là d’«un acte majeur d’intégration d’un étranger au Gabon».

Candidat indépendant, le Franco-gabonais sera opposé à l’actuel ministre en charge de la Bonne gouvernance, Francis Nkea Ndzigue, candidat du Parti démocratique gabonais (PDG).  Mais aussi, il aura en face des concurrents du RPG, de l’UN, de l’UNI et du RPM. Si sa seule présence sur la liste électorale suscite et alimente le débat, Herbert Christian Paul André est pourtant bien connu des populations de «son village» et des environs, assure un ressortissant de Minvoul. «Sur place, on ne le découvre pas, même si Libreville ne le découvre qu’aujourd’hui», a-t-il fait savoir.

Autant de légitimité que tout autre candidat

Des observateurs et même des militants de chapelles politiques en compétition dans cette ville ne récusent pas du tout la légitimité de ce dernier. «Il a autant de légitimité que tout autre candidat qui se présente», a déclaré un cadre de l’Union nationale (UN), insistant sur le fait que «si à Libreville on se demande d’où il sort, là-bas à Mbounaneville, cette question ne se pose pas».

Dans ce village du département du Haut-Ntem, «Herbert Christian Paul André est connu de tout le monde». Ce, même s’il fait des va-et-vient entre le Gabon et son pays d’origine, la France. Malgré ce qui peut se dire ou s’entendre sur «la présence des personnes naturalisées dans la gestion des affaires publiques», cette présence sur les listes électorales apparait pour certains comme «un acte majeur d’intégration d’un étranger au Gabon». Quelque chose devant faire cas d’école, entend-on de certains.

Se présentant, dans une courte vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le candidat indépendant précise : «ce que je veux, c’est vous faire profiter de mon expérience et de mes connaissances pour permettre le développement des villages de ma circonscription». «Personne ne développera nos villages à notre place si ce n’est nous-mêmes», a-t-il avisé.

Parallèle avec la gabonaise Danièle Obono, porte-parole de La France insoumise

Le Franco-gabonais participe, selon plusieurs sources, à la vie sociale de sa localité. D’où sa volonté de solliciter les suffrages de ses compatriotes. Et le parallèle est vite établi avec le pays de référence des Gabonais, la France, où des Africains naturalisés sont devenus des personnalités «importantes». «En dehors de l’aspect professionnel, ils ont souvent sollicité et obtenu les suffrages de leurs compatriotes», fait remarquer le cadre susmentionné de l’Union nationale, ajoutant que «c’est qu’ils se sont intégrés socialement et ensuite, ils ont pris des engagements politiques et se sont présentés aux suffrages des Français».

Le cas de Danièle Obono, femme politique française, ayant acquis la nationalité gabonaise, est pris en exemple. Porte-parole de La France insoumise, cette native de Libreville a été élue députée, dans la 17ᵉ circonscription de Paris lors des élections législatives de 2017, et réélue, dès le premier tour, à celles de 2022.

S’appesantissant sur ces deux exemples, certains acteurs politiques font comprendre que «les étrangers vivant au Gabon, et qui pourraient être amenés à penser que les Gabonais sont xénophobes, devraient s’inspirer de ce monsieur».

Un autre parallèle est le regret, pour certains, de ce que l’actuel ministre des Eaux et Forêts, Lee White, né à Manchester en Angleterre, n’ait pas emprunté les mêmes voies. «S’il avait fait comme ce monsieur, relève un militant d’un parti en course à Mbounaneville, ce serait moins controversé». «Or, regrette-il, il est aujourd’hui et quasiment le seul ministre, en dehors du ministre de la Justice, magistrate, à ne pas se présenter au suffrage des Gabonais».

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