Importation des véhicules d’occasion : Quid des ressortissants de la CEMAC, CEEAC et autres ?

À l’observation et à l’analyse, il y a fort à craindre que le Gabon prête davantage le flanc aux relents xénophobes qui lui sont reprochés -à tort ou à raison- par toutes les forces vives venues d’Afrique et d’ailleurs.

Tous n’ont pas participé aux forfaitures décriées autour du régime déchu et il est mal venu de mettre tous les œufs dans le même panier, argumentent lucidement de nombreux observateurs qui en appellent à la décrispation.

Comment comprendre que les militaires puissent décider de n’assouplir les conditions d’importations des véhicules d’occasion rien qu’au bénéfice des nationaux ?

 Règles de convergences communautaires

Xénophobie à part, il est d’autant plus invraisemblable qu’aucune dérogation n’est même autorisée, dans la décision du CTRI dont le bénéfice est exclusif aux nationaux. Questions : que feront les ressortissants des pays de la CEMAC et de la CEEAC ? L’intégration sous-regionale est-elle désormais vouée aux gémonies ?

Quel est donc l’âge maximum des véhicules autorisés à être importés par les « misérables » et   « parias », ressortissants des pays étrangers qui partagent toutes les vicissitudes et réalités du quotidien avec leurs congénères gabonais ?

Interrogés et ayant requis l’anonymat, plusieurs fonctionnaires des institutions sous-regionales établies à Libreville n’ont pas manqué d’exprimer leurs réserves et leurs craintes à propos des « glissements populistes et xénophobes » -toutes proportions gardées- constatés dans les discours des hommes forts de Libreville.

Prise en main du transport par les gabonais

L’ambition du CTRI est louable. Inciter les gabonais à s’investir massivement dans le secteur du transport en commun actuellement dominé par les non nationaux. L’expérience « un homme un taxi » n’était pas forcément idiot si l’initiative n’était pas vissée par les promoteurs.

Une immersion dans le secteur du transport urbain et sub urbain prouve que les gabonais sont déjà assez nombreux dans le secteur des transports. La communauté des « clandomen » est en majorité constituée des gabonais. Tous ont quasiment le même profil et les mêmes défauts.

Ils sont jeunes sortis prématurément du système éducatif. Ils n’ont pas de permis de conduire ou leurs permis souffrent d’un défaut de catégorie. Les gabonais d’un certains âges sont soit des retraités qui ont transformé leur ancien véhicule personnel en outil de production. D’autres sont d’anciens employés du pétrole et autres sociétés privés limogés pour des motifs économiques qui s’improvisent dans le transport. Comme leurs jeunes compatriotes, ils n’ont pas la documentation réglementaire à jour pour exercer ce métier. Conséquences : ils subissent les affres des agents municipaux, des policiers et gendarmes…

Solutions

Recenser et accompagner les gabonais dans l’obtention d’un permis conforme au métier de transporteur. Conclure des partenariats avec les concessionnaires pour l’obtention des véhicules adaptés à la ville et aux routes du pays et garantir le crédit… Former ces auto-entrepreneurs… Ainsi émergeront, sans nulle doute des véritables entrepreneurs gabonais dans le secteur des transports.

 Féeodora Madiba

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