Le maquis intellectuel de Timothée Mémey

Aujourd’hui : le dialogue national inclusif !

Sauf fausse note, le dialogue inclusif aura lieu ce mois d’avril.  Convoqué le 1er avril, nous aurions pensé au poisson d’avril…Les organisateurs ont été bien inspirés pour choisir le 02 avril comme date d’ouverture de la grande palabre à la Gabonaise. Mais, déjà des voix s’élèvent pour demander son report.

Ce qui n’est pas une mauvaise chose à moins d’être de mauvaise foi. N’oublions pas que c’est tout un container (40 pieds) de dossiers qu’il faut, avec lucidité et à froid, éplucher devant une foule d’individus aux profils divers et aux égos hypertrophiés.

53 ans de merde dirigiste supposent un travail pharaonique de préparation, de collecte d’informations et de trie ; histoire de ne pas tomber dans une sorte de bâclage, d’improvisation au risque de sortir de là avec des résolutions placebos.

Depuis  mon maquis où le putsch du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) m’a confiné, je me pose une question : va-t-on adopter le modèle sud-africain (vérité, repentance, justice, réparation   et réconciliation) où tous les salopards qui ont du sang dans les mains vont passer à table pour qu’enfin, on soit édifié sur quel rôle a joué qui dans les crimes multiformes commis dans ce pays, ou va-t-on simplement se contenter de se gaver des homélies imbéciles sur des réalités de notre vécu , depuis plus d’un demi-siècle ?

Quelques guignols, comme atteints de troubles obsessionnels compulsifs, remuent terre et ciel pour y participer au prétexte qu’ils ont des idées lumineuses à proposer. Sans eux, ce dialogue sera un flop.

A croire des nostalgiques de l’ère ‘’omarienne’’ où des charlatans politiques, tels des médecins, avaient infusé des substances soporifiques au pôvre Omar, afin qu’ils soient perçus comme des lumières et que sans eux le pays allait droit au mur.   

En fait, s’ils tiennent mordicus à y participer, c’est pour les jetons de présence, convaincus que cette grand’messe sera l’occasion de distribuer, comme à la belle époque, de fortes sommes d’argent qui serviront à épouser la troisième femme et financer les travaux de construction d’une cabane chez la belle-famille au village.

Beaucoup tiennent à y aller, c’est pour jouer les m’as-tu-vu et apparaitre telles des rocks stars sur Gabon Télévision et réseaux sociaux, sinon un positionnement personnel en espérant qu’au sortir de là ils seront repérés et nommés ministres de quelque chose.

Certains espèrent étoffer leurs CV, ‘’j’ai pris part au dialogue inclusif d’avril 2024’’, vont-ils se gargariser avec le sentiment de compter parmi l’élite, les gens très importants dont on ne peut se passer.

Si le CTRI annonce solennellement, par la voix de son porte-parole, qu’il n’y aura pas d’argent à distribuer, personne ne va se bousculer au portillon de cette rencontre politique. 

Chers compatriotes, à votre avis, faut-il aller au dialogue pour le Savoir, l’Avoir ou le Pouvoir ?

NB : cette chronique ne reflète pas le point de vue de la rédaction

Timothée Mémey, journaliste, chroniqueur indépendant

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