Dans sa dernière sortie sur les réseaux sociaux, le 11 octobre 2023, le président du Haut-Ogooué Libéré (CHOL), s’est exprimé sur l’avenir du Gabon. Pour ce musicien converti dans la politique, qui a combattu le système Bongo PDG jusqu’à la dernière minute, il faudrait pardonner pour pouvoir passer à autre chose. Ce, nonobstant les attitudes peu orthodoxes de certains membres de la famille politique indexée.

Le 30 août dernier, les militaires ont renversé le pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, qui venait d’être déclaré vainqueur de la présidentielle par le Centre gabonais des élections (CGE). Pour le membre du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), la haine et la rancœur ne devraient pas être la priorité des populations. Selon Norbert Epandja, le peuple devrait pardonner et passer à une étape supérieure pour, dit-il, rattraper le retard de 60 ans.

« En dépit de tout cela, nous devons pardonner. Car, sans le pardon, nous ne parviendrons pas à reconstruire notre beau pays, pour en faire un Gabon des Patriotes », a-t-il suggéré. Avant d’ajouter : « Avec tous les milliards découverts dans les maisons, on a vite compris que les coups d’État électoraux commis au terme de chaque présidentielle n’avaient pour seul but que de se maintenir au pouvoir pour continuer à piller et à s’enrichir davantage ».

Si le pardon est défini comme une guérison pour les personnes frustrées, il reste maintenant de savoir si l’on peut parler de réconciliation sans justice. Est-ce que les injustices sociales, politiques et bien d’autres peuvent être balayées d’un revers de la main tout simplement ? Peut-on parler de réconciliation nationale lorsque des anciens travailleurs, les épargnants, les demandeurs d’emploi se comptent par milliers et sans que les personnes jetées en prison injustement ne soient dédommagées ? Voilà des interrogations qui pour l’heure demeurent sans réponse.

Elzo Mvoula