Locales 2023 : À Franceville, un micmac époustouflant fait gagner le fils de Mborantsuo avant les élections

 

Aucune élection passée n’a autant enregistré d’incongruités avant même son démarrage. Déjà critiquée, le CGE se signale à nouveau avec la dissimulation de 8 listes sur les 9 devant concourir aux locales 2023 dans le 2e arrondissement de Franceville. Ce, au seul profit de la liste conduite par le candidat du Parti démocratique gabonais, Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, fils de la présidente de la Cour constitutionnelle.

Le CGE de Michel Stéphane Bonda fait disparaître huit dossiers aux locales dans le 2è arrondissement de Franceville, en faveur de la liste PDG conduite par Fabrice Andjoua Bongo Ondimba. © Gabonreview

 

Moins d’un mois avant la tenue des élections générales dans le Gabon, et pendant que les candidats se bousculent pour s’assurer d’avoir été retenus quant à leur participation à ces joutes électorales, le Centre gabonais des élections (CGE) reste dans ses calculs et impose ses règles. À Franceville pour les locales 2023 dans le 2è arrondissement, les services de Michel Stéphane Bonda ont décidé, unilatéralement, de faire place unique à la liste du Parti démocratique gabonais (PDG), conduite par Fabrice Andjoua Bongo Ondimba. Huit listes concurrentes y sont passées bizarrement à la trappe, dont celles du RPM, du CLR, de Réagir et du Copil citoyen.

Au seul bénéfice du fils de Mme Mborantsuo et frère d’Ali Bongo

Livré par Fulbert Olui, 6è vice-président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) et tête de liste RPM dans le 2è arrondissement de Franceville, le récit de cet étonnant micmac fait état de ce que la liste du parti politique de Barro Chambrier avait été déposée, le 16 juillet 2023 à 17 heures, à la commission d’arrondissement de Franceville. Un récépissé de dépôt ayant été délivré à cet effet avec la mention “Dossier complet”. Curieusement, le 28 juillet, à la lecture du quotidien L’Union, il a été noté qu’à l’arrondissement concernée, sur les neuf autres listes notoirement déposées et devant concourir, une seule était retenue: « celle d’Andjoua Bongo Ondimba du PDG. Cela ne m’a pas inquiété. Je suis un juriste de formation, j’ai dit que le journal L’Union n’a pas de légalité, plutôt de la simple légitimité», explique le hiérarque local du RPM.

Face à cette incongruité et y voyant les prémices d’une fraude, Fulbert Olui dit s’être rapproché du secrétariat du CGE ayant enregistré son dossier. Il est alors orienté vers le cabinet du président de l’institution électorale où il rencontre Michel Stéphan Bonda, à 18h. Le président du CGE aurait déclaré ne pas être informé de dossiers disparus. Pensant qu’il devrait peut-être être question de dossiers dissimulés et non perdus, le patron du CGE confie l’affaire à l’un de ses subordonnés. Lors d’une conversation téléphonique, appareil mis involontairement en mode mains libres, le collaborateur appelé a répondu clairement et distinctement : « Informez ces personnes qu’au deuxième arrondissement de la commune de Franceville, à part Fabrice Bongo Andjoua du PDG, toutes les autres têtes de liste ont signé des lettres de désistement qui se trouvent dans le bureau de Michel Stéphan Bonda».

Fait notable, Fabrice Bongo Andjoua, tête de liste PDG dans l’arrondissement en question à Franceville, au bénéfice apparent de qui le terrain électoral est ainsi déblayé, n’est autre que le fils d’Omar Bongo Ondimba, le président défunt, et de Marie-Madeleine Mborantsuo, la présidente de la Cour constitutionnelle. En septembre 2017, ce médecin de formation a été parachuté à la tête de la Direction générale du budget et des finances publiques (DGBFIP). Depuis lors, pour justifier la nomination, la légende urbaine lui attribue un Master en finances.

«Faux et usage de faux, usurpation d’identité»

Fulbert Olui, l’hiérarque et tête de liste du RPM à Franceville soutient n’avoir jamais signé de lettre de désistement. Furieux et déterminé à faire échouer cette manigance, le 6è vice-président du RPM promet d’orienter l’affaire vers une juridiction pénale pour «faux et usage de faux, usurpation d’identité».

Il va porter plainte contre X. Des actes qui entachent gravement la sérénité, le fairplay démocratique et la confiance au bon déroulement du processus électoral prévu pour août prochain. Dire que la province du Haut-Ogooué ne souffre déjà que trop d’être taxée de «variable d’ajustement électoral».

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