Élections 2023 : «Démocratiser le Gabon», le vœu d’Alexandre Barro Chambrier

Candidat à l’élection présidentielle du 26 août prochain, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), Alexandre Barro Chambrier, était l’invité de l’émission «52 minutes pour convaincre» de Gabon 24 (G24). Comme ses prédécesseurs, il a défendu les grandes lignes de son projet de société, présenté ses engagements pour le Gabon et pour les cinq années à venir, une fois au Palais du bord de mer. «Je suis candidat, je veux être président pour démocratiser le Gabon», a-t-il fait savoir, axant ses priorités notamment sur l’éducation, la santé, les routes, les logements sociaux et la relève de l’économie.

Le président du RPM, Alexandre Barro Chambrier, sur les antennes de Gabon 24. © Gabonreview/Capture d’écran

 

Face au duo d’animateurs, Amstrong Agaya et Dimitri Habourneur de Gabon24, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), Alexandre Barro Chambrier (ABC), par ailleurs candidat à la prochaine présidentielle, a récemment décliné les grands axes de son projet de société pour la présidentielle. L’ancien ministre des Mines, du Pétrole, des Hydrocarbures d’Ali Bongo Ondimba était en effet l’invité de l’émission «52 minutes pour convaincre» au cours de laquelle, il a dit son ambition de «présider autrement le Gabon, de lui redonner ses lettres de noblesse».

«Rétablir la séparation des pouvoirs»

«Aujourd’hui, j’ai constaté et je l’ai souvent dit : notre pays va mal. Notre pays est en crise profonde ; une crise économique, sociale, culturelle qui nécessite qu’on prenne le mal à la racine», a fait observer l’ancien ministre délégué à l’Économie. Ce qui l’a vraisemblablement motivé à se présenter et à solliciter les suffrages de ses compatriotes. «Je me présente au suffrage de mes concitoyens sur la base de mon expérience, au niveau international au Fonds monétaire international (FMI) pendant huit années et dans le secteur privé aux États-Unis, pendant trois années. C’est quelque chose d’important. Je n’ai pas toujours été fonctionnaire», a-t-il déclaré.

Dénonçant un chômage des jeunes au-delà de 40 %, Alexandre Barro Chambrier estime qu’il ne s’agit pas de chose tolérable. «Nous avons la précarité. Nous avons un pays où les Gabonais se sentent exclus, en marge des activités lucratives telles que les marchés publics et ça, dit-il encore, ce n’est pas acceptable».

Le président du RPM, qui fut éminent cadre du Parti démocratique gabonais (PDG) avant de démissionner, relève également le coût de la vie qui ne fait que accroître et fait noter que «comme nous importons pour près de 400 milliards, par an, de produits alimentaires, ça devient difficile de joindre les deux bouts». L’absence de routes carrossables en toutes saisons pour aller à l’intérieur du pays, l’absence d’eau dans les zones rurales et urbaines, les difficultés au niveau de l’énergie, de la santé, ainsi dans le système éducatif sont de même dénoncées.

«Arrêter avec ces histoires de fraudes que nous trainons depuis trop longtemps»

ABC veut donc être candidat pour plusieurs raisons et propose de nombreuses réformes pour remédier aux maux et crises qu’il n’a eu de cesse d’énumérer durant l’émission. «Je suis candidat. Je veux être président pour démocratiser le Gabon. Ça veut dire que nous devons avoir une justice impartiale. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Je veux être président pour qu’effectivement, il y ait un rééquilibrage des pouvoirs du président en faveur du parlement. Je veux rétablir la séparation des pouvoirs : l’exécutif, le législatif et le judiciaire», a-t-il décliné.

Il entend faire en sorte que les mandats, notamment présidentiels, soient limités à deux. «Ça tombe bien, a-t-il fait savoir, ajoutant qu’avec cinq ans de bons résultats, on peut faire un deuxième mandat. En cas de résultats négatifs, on passe à autre chose».

«Je veux être président, a-t-il poursuivi, pour que les élections soient démocratiques, transparentes et apaisées pour arrêter avec ces histoires de fraudes que nous traînons depuis trop longtemps». L’ancien député du 4e arrondissement en profite pour dénoncer «les petits arrangements de bulletin unique où on va mélanger deux scrutins». «Tout ça sent la magouille et ce n’est pas digne du Gabon», a-t-il fustigé, non sans dire sa volonté, une fois à la magistrature suprême, d’être à l’écoute de la société civile et libéraliser le fonctionnement des partis.

© Gabonreview/Capture d’écran

Des réformes profondes pour relancer la machine économique

Le président du RPM insiste sur l’État de droit, la liberté de manifester, la liberté d’expression, l’ouverture de l’audiovisuel à tous et non pas seulement en période électorale. «Voilà pourquoi je veux être président», a-t-il exalté. Son ambition est donc de «présider autrement le Gabon, de lui redonner ses lettres de noblesse» et de «redresser la situation économique et financière du Gabon».

À son avis et sur ce plan, il faut des réformes profondes pour relancer la machine économique. «Aujourd’hui, nous avons moins de 300 milliards d’investissements publics. Ça ne représente même pas 10% du budget de l’État. C’est dérisoire !», fait constater l’économiste. Ce qui l’a amené à s’interroger : «comment voulez-vous mener ces grands chantiers ? Comment voulez-vous faire des routes avec un tel budget d’investissement après avoir endetté le pays ?»

Pour lui, «probablement, en 2022, nous étions au-delà de 70% de l’encours de la dette par rapport au PIB». «Mais une dette qui n’a pas de contrepartie et dont vous ne voyez pas concrètement l’illustration comme c’est le cas dans d’autres pays voisins. Pour ne pas citer un pays au nord du Gabon qui a investi considérablement dans les infrastructures et qui fait la fierté de ses populations», a-t-il comparé, indiquant sa résolution de ramener le budget d’investissement à 1 000 milliards. «Il ne faut pas avoir de l’ambition, mais il faut que les choses soient réalistes», a-t-il assuré.

«On n’est pas président pour rester ad vitam aeternam»

«On n’est pas président pour rester ad vitam aeternam», a-t-il invoqué, s’offusquant du fait que «le Gabon est pillé, volé, meurtri». Là encore, Alexandre Barro Chambrier déplore le fait que le «Gabon est en retard et endetté». «Nous voulons changer tout cela. Retrouver la dignité du Gabon», a-t-il dit.

Pour cela, s’il souligne la quasi-impossibilité de la plateforme Alternance 2023, à laquelle son parti appartient, de désigner un candidat unique de l’opposition, il appelle à «choisir quelqu’un qui pourra reprendre en main notre pays et lui donner sa fierté, sa dignité».

Quant à lui, au palais du bord de mer au soir du 26 août, il entend ramener l’Etat de droit, faire en sorte que «les lois de notre pays correspondent à nos réalités, tiennent compte de nos us et coutumes et non des lois importées d’ailleurs en matière de comportement et autres qui ne sont pas acceptées par nos us et coutumes». «Des lois qui garantissent la liberté, le respect de la personne humaine. Des lois qui ne fabriquent pas des exilés politiques et qui permettront de ne pas avoir les prisonniers politiques», a-t-il fait savoir, ajoutant : «nous voulons que le Gabon allie la tradition, la modernité et le respect de la loi».

Au plan social, ABC assure qu’il faut de nouvelles écoles, universités et hôpitaux «dignes de ce nom». Il estime que la priorité doit être dans l’éducation, l’eau, les logements sociaux, la santé et dans les routes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top