Crise au PDG : Bilie By Nze demande la constatation de la vacance du pouvoir du Distingué camarade et du SG

Dans une déclaration, Alain Claude Bilie By Nze, dernier Premier ministre Ali Bongo reconnait que le Parti démocratique gabonais (PDG) connait une crise majeure et recommande aux instances du parti de reconnaître la vacance du pouvoir du Distingué camarade Ali Bongo et du Secrétaire général Steeve Ndegho Dieko, principales victimes du coup d’Etat du 30 août dernier. Ci-dessous le texte intégral.

Le Gabon, notre pays, a connu le 𝟑𝟎 𝐚𝐨û𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑, un coup d’État militaire avec le renversement du 𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐀𝐥𝐢 𝐁𝐨𝐧𝐠𝐨 𝐎𝐧𝐝𝐢𝐦𝐛𝐚 et la prise de pouvoir du 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥 𝐝𝐞 𝐁𝐫𝐢𝐠𝐚𝐝𝐞 𝐁𝐫𝐢𝐜𝐞-𝐂𝐥𝐨𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐎𝐥𝐢𝐠𝐮𝐢 𝐍𝐠𝐮𝐞́𝐦𝐚, Commandant en Chef de la Garde Républicaine.

Cet évènement a lourdement impacté la vie et le fonctionnement du Parti Démocratique Gabonais, Parti au pouvoir depuis sa création le 12 mars 1968. Il a également été le révélateur de la fragilité des instances dirigeantes de notre Parti, dont les règles statutaires de gouvernance tirent leur source et leur légitimité du 𝐃𝐢𝐬𝐭𝐢𝐧𝐠𝐮𝐞́ 𝐂𝐚𝐦𝐚𝐫𝐚𝐝𝐞 𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭.

Or ce dernier, bien que déclaré officiellement libre de ses mouvements par le CTRI, n’a entrepris aucune activité politique connue depuis le 30 août 2023 et se trouve de fait dans l’impossibilité d’orienter et d’impulser l’action du Parti.

En outre, l’absence du Secrétaire Général du PDG, consécutive à son assignation à résidence, ne permet pas une administration régulière du Parti.

De ces deux indisponibilités se dégage donc une vacance de fait des fonctions de 𝐃𝐢𝐬𝐭𝐢𝐧𝐠𝐮𝐞́ 𝐂𝐚𝐦𝐚𝐫𝐚𝐝𝐞 𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 et du 𝐒𝐞𝐜𝐫𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥 qu’il convient de faire constater par les instances habilitées.

Face à cette situation qu’il faut bien qualifier de crise majeure, une solution politique de sagesse et de rassemblement s’impose aujourd’hui.

Nous devons sortir de la politique de l’autruche et de ce replâtrage nommé intérim qui tient plus d’une solution sommaire et précaire.

Notre Parti, fort de ses 56 ans de vie, est constitué d’hommes et de femmes de qualité et de grande expérience, qui ont su, par le passé, le sortir de situations très difficiles. Leur apport doit être sollicité avec humilité, tout comme il convient de solliciter la contribution de tous les cadres désireux de s’impliquer.

L’échec de la première phase des Assises d’Autocritique et de Refondation, convoquées sans concertation préalable avec les instances délibérantes, confirme la crise profonde qui menace l’édifice PDG, notre maison commune.

Au regard de tout ce qui précède, des décisions courageuses et salvatrices doivent être prises.

Il est en effet temps de libérer la parole afin que les militants de base, sans qui le Parti n’existerait pas, puissent s’exprimer sur les causes profondes qui ont miné le PDG jusqu’à la perte du pouvoir.

C’est à Partir d’une consultation inclusive, Participative et sans tabou que le Parti pourra bâtir et fixer une nouvelle stratégie s’il veut prétendre demeurer la principale force politique de notre pays, à l’écoute attentive de ce que nos compatriotes lui reprochent.

Il serait vain de chercher à avancer plus avant dans le déni des réalités actuelles.

Refuser, ignorer, minimiser les causes profondes qui ont conduit à la situation actuelle relèverait d’une démarche irresponsable et suicidaire.

Il nous faut procéder à un inventaire lucide, jeter un regard rétrospectif et procéder à une introspection de la vie du Parti, de sa création à nos jours.

À cet effet, comment ne pas tirer toutes les leçons du discours testamentaire prononcé par le Président-Fondateur du PDG, 𝐎𝐦𝐚𝐫 𝐁𝐨𝐧𝐠𝐨 𝐎𝐧𝐝𝐢𝐦𝐛𝐚, le 02 décembre 2007 ? Sa courageuse autocritique de l’action de la classe dirigeante gabonaise, pendant 40 ans, devrait être pour nous un guide pour redéfinir l’avenir de notre Parti.

Il nous faut procéder à des réformes courageuses et ambitieuses afin de doter notre Parti d’un corpus politique solide et en phase avec les réalités d’un pays dont les personnes de moins de 25 ans représentent près des 2/3 de la population.

Il est temps que l’Exécutif actuel, dont l’intérim ne saurait durer ad vitam æternam, organise, dans l’urgence, une réunion du Bureau Politique et du Conseil Consultatif des sages, de préférence avant le 12 mars 2024.

Cette réunion conjointe du Bureau Politique et du Conseil Consultatif des Sages devra délibérer sur la mise en place d’un directoire ad-hoc, chargé de conduire les affaires courantes jusqu’à la tenue d’un Congrès extraordinaire qui dotera notre Parti de structures stables et légitimes.

Prendre le contre-pied de cette vision reviendrait à vouloir consacrer la mort du PDG, ce qui serait une responsabilité historique à laquelle il serait hasardeux de s’associer.

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