Extraction illicite de sable : la Chefferie traditionnelle Orungu dénonce un commerce mafieux  

C’est parce que l’extraction illégale de sable a un impact dévastateur sur l’environnement, que la chefferie traditionnelle Orungu lors d’une enquête inopinée de terrain a tenu à dénoncer la pratique illégale de cette activé par des opérateurs économiques véreux, sur l’un de ses sites ancestraux de Mand’Orungu, situé à plus d’un kilomètre du complexe sportif Michel Essongue dans le département de Bendjé, dans la province de l’Ogooué Maritime.

« Nous avons constaté que des individus viennent massacrer le site en y prélevant du sable, nous ne pouvons pas accepter cela. Ils ont été convoqués mais jusqu’à ce jour personne n’est venu », fustige Orungu Mbity Nkezet, conservateur foncier de la communauté.

Là-bas, dans cette partie de la presqu’île de Port-Gentil, des tonnes de sable du littoral sont extraites en quantités croissantes, illégalement par des trafiquants véreux formant ainsi des petits lacs à perte de vue.

« Un lac artificiel a été formé à l’arrière du site par l’extraction du sable, et on ne peut pas continuer comme ça. Cela n’est pas concevable et nous allons saisir les administrations compétentes », prome t-il.

Une situation qui entraîne l’apparition de paysages lunaires le long du littoral et accroît la vulnérabilité des infrastructures côtières, en cas de tempêtes ou d’élévation du niveau de la mer. Aussi, ce phénomène met-t-il  inéluctablement en évidence l’existence d’une industrie mafieuse bien huilée dans la province de l’Ogooué-Maritime, à laquelle seuls des efforts rigoureux de la part des plus hautes autorités pourront mettre fin.

L’extraction illégale de sable à Port-Gentil en particulier et ses environs, demeure un problème complexe aux multiples impacts et aspects qu’il faut réguler. Il s’agit notamment de la mauvaise gouvernance, de la corruption, de la criminalité, en passant par la dégradation de l’environnement et de la biodiversité.

Bien que Chen Sylvestre Mezui M’Obiang, en sa qualité de ministre des Mines et de la Géologie s’étant rendu à Port-Gentil le samedi 19 août dernier, pour sensibiliser les opérateurs économiques sur l’extraction illicite de sable, le phénomène persiste et les textes sont bafoués au nez et la barbe des plus hautes autorités pointées du doigt pour leur ‹‹ complicité ››.

Face au cri de détresse de la chefferie traditionnelle Orungu, le conseil départemental de Bendjé, la direction provinciale de l’Habitat, de l’urbanisme et du cadastre ainsi que  celle des mines sont restées muettes à la demande d’interview de notre correspondant, estimant ne pas être concernées par le sujet qui touche l’environnement.

À signaler que dans cet immense trafic mafieux de sable, des hauts fonctionnaires seraient impliqués. Si  les entreprises répertoriées détiennent une licence pour l’extraction du sable, elles dépassent, toutefois, très souvent la zone d’extraction accordée, enlevant parfois jusqu’à dix fois la quantité déclarée.

Jean-Jacques Rovaria Djodji

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