Le maquis intellectuel de Timothée Mémey

     Aujourd’hui le cas des anciens qui continuent de narguer le peuple sous le regard du CTRI. Bonne lecture ! 

Sommes nous vraiment sortis du régime qui nous a ‘’imbécilisé’’ pendant plus d’un demi-siècle ? J’en doute.

On a subi ce régime, totalitaire, corrompu, cynique, et, à la tête duquel se trouvaient des roitelets en carton, des gens sans relief qui, sans pudeur, se faisaient passer pour les gardiens du Temple, des intouchables, des Ayatollahs en somme qui regardaient leurs concitoyens avec un mépris de petits merdeux.

Il fallait les voir du haut de leurs postures, du bling-bling en bandoulière. A dire vrai, j’ai comme l’impression que malgré l’arrivée des putschistes en qui les Gabonais ont investi toute leur confiance pour avoir chassé les Bongo à la suite d’un deal passé avec les forces étrangères placées à la manivelle, c’est le statut quo.

Rien ne bouge, rien ne change, tout est figé, c’est comme si tout le pays était mis sous anesthésie. Les mêmes tares pourtant décriées, s’enracinent durablement.

Trafic d’influence, corruption tous azimuts, malversations érigées en rite initiatique, les barbares des temps modernes sont toujours en poste, imperturbables malgré les frappes orientées du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).

Avec l’avènement des « Ctristes », j’ai bêtement cru que cette espèce d’individus qui polluent l’administration publique serait mise hors d’état de nuire. Curieusement, ils sont toujours là, les culs coincés dans des fauteuils moelleux, symboles de leur toute puissance. 

La plupart d’entre eux revendiquent un héritage : ‘’ fils de ; fille de, parent de, neveu du ministre ou du président de la République…, une existence par procuration. Leurs identités sont fièrement associées à la fonction de leurs parents aux affaires.

De potentiels dignes avatars de leurs géniteurs. Des plans B à la gabonaise. Rien à voir avec ce qu’il convient d’appeler le véritable plan B… qui aura permis à Bassirou Diomaye Faye de remporter la présidentielle sénégalaise quand son mentor, Ousmane Sonko, avait été insidieusement écarté de la course.

Les putschistes avaient pourtant promis traquer à l’arme stratégique à longue portée, type ‘’ Satan 2 ‘’, via une vaste enquête, tous les flibustiers, où qu’ils nichent,  qui écument l’administration publique. Jusque là rien, en dehors de  quelques têtes de nœuds embastillées à Gros bouquet. Le gros du peloton court toujours et continue de jouir allègrement de leurs prébendes.

Récemment, les hommes en treillis ont, par la voix de leur porte-parole, pondu un communiqué interdisant l’usage abusif du portrait de Moïse  Brice Clotaire Oligui Nguema. Il  fallait cette sortie parce qu’à cette allure-là, on ne serait pas étonné de voir imprimer des pagnes et des strings à son effigie…du temps d’OBO, on eût droit à toute cette gadgetterie ludique.

Il fallait donc stopper ce folklore infect. Tout çà c’est à mettre au compte des mesurettes sans réelle incidence sur la marche du pays.

On attend le CTRI là où il y a urgence. Mais, au fait, entre- nous, si des profito-situationnistes abusent de son image de messie venu libérer le Gabon du pouvoir tyrannique des Bongo, il devrait pourtant s’en réjouir, lui qui accepte, comme du temps des Bongo, que nos mères et filles se mettent à se trémousser sous le soleil lors de ses bringues dites républicaines.

Les Gabonais attendent des actions fortes pas ces petites mesures qui les plongent dans l’hypnose. Si c’est ainsi que le CTRI veut restaurer les institutions, j’ai bien peur que la grande palabre nationale prévue ce mois accouche d’une souris !       

Timothée Mémey, journaliste chroniqueur indépendant

NB : cette chronique ne reflète pas le point de vue de la rédaction

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